jeudi 13 mai 2010

Flashfalcon – Voracious Appetite, Venomous Bite


Flashfalcon – Voracious Appetite, Venomous Bite
Nicotine Records


Ça fait quelques années maintenant que chaque nouvelle cargaison de mon zine revient sur les états de service de Flashfalcon et si je devais résumer l'affaire de façon saignante avec ce tout premier album ici (en cinq ans d'existence), ça serait de dire qu'ils sont passés du grade de sergent à celui de général, saut hiérarchique phénoménal sur l'échiquier du rock'n'roll que je n'imaginais pas possible concernant ces soldats simplement appliqués jusqu'alors – 2 démos cinq titres – mais manquant férocement d'audace pour aller détruire eux-mêmes des positions ennemies. L'évolution est extrêmement marquante de la part des lyonnais et laisse enfin apprécier à sa juste valeur leur terrain de jeu: un high power rock'n'roll juteux et velu aux croisement des frères d'armes Peter Pan Speed Rock et Turbonegro, Hellacopters et Dragons ou encore Nomads et Gluecifer... Les gros riffs voraces et jubilatoires cavalent à tout va sur une rythmique de mastodonte qui semble tout bonnement incapable de s'essouffler sur ces douze titres, le tout perforés de solos turgescents qui peuvent jaillir à tout moment, comme des érections soniques qui vous emmènent au bord de l'orgasme, un ensemble extrêmement bien en place exécuté avec une énergie punk contaminatrice: ah, putain, si c'est pas à ça qu'on reconnaît un bon disque! Il y a surtout ce truc chez Flashfalcon qu'on retrouve rarement mais qui sépare les galettes ultra-recommandées des autres: c'est cette sensation que le disque vous embarque du début à la fin sans vous relâcher (pensez à Motorhead ou Supersuckers ou Unsane dans un autre créneau): tout va simplement trop vite et est trop intense pour vous laisser le temps de reprendre votre souffle – auriez vous envie de sauter depuis votre Muscle Car filant à 200 km/h dans le désert d'Arizona? - et Dieu que cette sensation est bonnarde! Les Flashfacon savent ceci dit ralentir aux entournures (Last Rain) pour rappeler que rien de moins qu'American Heartbreak a son penchant de ce côté-ci de l'océan, une certaine idée du rock'n'roll mélodique qu'on retrouve tout le long de l'album notamment dans l'utilisation de chœurs généreux toujours bien placés et efficaces, chose que n'auraient pas reniés les Black Halos par exemple, prenant le relais du chant plutôt réussi sur la longueur de PacoBilly, dont la progression est là aussi marquante - dans la variété et la justesse, il est aussi moins «maniéré» par là-même beaucoup plus efficace- même si je reste réservé sur certains passages voix+basse seulement. Les lyonnais ont surtout su enfin s'offrir une production joufflue à la hauteur de leurs compositions: enregistré et mixé en France chez Johnny Cat aux Rock'on Studio d'Annecy et masterisé chez Glen Robinson à Montreal (Nashville Pussy, AC/DC, Ramones...), Voracious Appetite, Venomious Bite est une putain de franche réussite, bien au delà de mes attentes. Autant j'ai pu être critique sur leurs précédentes productions (dont on retrouve trois titres retravaillés et délicieusement méconnaissables dont le tubesque Eternal Lonesome Boy), autant désormais sentir le venin de la morsure Flashfalcon me monter au cerveau et me contrôler l'épine dorsale est la chose à la fois la plus brûlante, la plus électrisante et la plus douce qui soit. Propagez le virus.

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